Que signifie Brexit ?

Le Brexit au cœur de toutes les discussions le 23 juin 2016.

Un Brexit pourrait bien se décider fin juin avec éventuellement des conséquences importantes pour l’économie européenne. Pour comprendre de quoi il s’agit, revenons plus de quarante ans en arrière.

Rappelons tout d’abord que le Royaume-Uni a intégré la CEE (communauté économique européenne) en 1973. Hors deux ans plus tard seulement, était organisé un référendum pour déterminer si le pays devait en sortir. Les Britanniques ont alors décidé, à une large majorité, le maintien de leur pays au sein de la CEE.

Ce 23 juin 2016, un nouveau référendum sera organisé et la même question sera posée aux habitants du Royaume-Uni. L’éventuelle sortie du pays de la CEE est ce qu’on appelle le « Brexit ». Ce mot est né de la réunion de « Britain » (Grande-Bretagne) et « Exit » (Sortie). Il désigne de manière raccourcie la sortie du Royaume-uni de l’union Européenne.

Un référendum sur le Brexit promis par Cameron dès 2013

David Cameron et le brexit
David Cameron Crédit : Valsts kanceleja

Le mot « Brexit » est construit de la même façon que le mot « Grexit », qui lui signifiait la sortie de la Grèce de la zone Euro. Alors qu’un Grexit a semble-t-il été évité, un Brexit est on ne peut plus d’actualité. Les Britanniques décideront de leur sort lors d’un référendum qui aura lieu ce 23 juin 2016.

Ce référendum était une promesse de David Cameron lors de la campagne électorale de 2013 qui a vu sa réélection. Alors que l’issue a été nette en 1973, rien n’est joué autour d’un éventuel Brexit en 2016. En effet, les sondages n’arrivent pas à donner une tendance et les résultats seront sans doute très serrés.

Les débats s’intensifient entre les partisans et les opposants au Brexit. Les partisans sont emmenés par Nigel Farage, le leader du parti populiste UKIP, alors que les opposants sont représentés par le premier ministre David Cameron. L’immigration est un thème majeur autour du Brexit, le premier ministre étant en difficulté alors que l’immigration n’a cessé d’augmenter durant son mandat, alors que Nigel Farage, son adversaire populiste, est parfois vu comme raciste, ce qui l’éloigne de l’électorat modéré.

[Mise à jour du 24 juin] Les résultats du référendum du 23 juin ont été en faveur du Brexit à 51.9%, ce qui veut dire une sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne.

Que veut dire 49.3 ?

Le 49.3 a beaucoup fait parler lors de son utilisation dans le cadre de la loi « travail ». Que signifie 49.3 ?

Cette semaine, le premier ministre Manuels Valls a annoncé recourir à l’article 49.3 de la constitution pour faire adopter la loi « travail ». Cet article est au cœur de l’actualité en ce moment, voyons ensemble ce que cela signifie.

Tout d’abord, il faut rappeler que l’Assemblée Nationale est constituée de députés. Leur rôle est de présenter des lois, qui sont ensuite examinées, discutées et votées par ces mêmes députés. Si la loi est adoptée, elle est ensuite examinée par le Sénat. À son tour, il va examiner les lois votées par les députés.

Pour qu’une loi soit adoptée, il faut donc qu’une majorité de députés vote en sa faveur. Il peut ainsi arriver des cas où certaines lois, qui plus est quand celles-ci sont portées par le gouvernement, soient menacées de rejet. Le premier ministre dispose alors d’un outil constitutionnel qui permet de faire adopter une loi sans le passage devant les députés. C’est ce que permet l’article 49.3 de la constitution.

Avec le 49.3 le premier ministre peut éviter les débats à l’Assemblée nationale

Valls a recours au 49.3
Crédit : Remi Jouan

Dans le détail, l’article 49.3 précise que « Le Premier ministre peut, après délibération du Conseil des ministres, engager la responsabilité du Gouvernement devant l’Assemblée nationale sur le vote d’un projet de loi de finances ou de financement de la sécurité sociale. Dans ce cas, ce projet est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée dans les conditions prévues à l’alinéa précédent. Le Premier ministre peut, en outre, recourir à cette procédure pour un autre projet ou une proposition de loi par session. »

Autrement dit, avec le 49.3, le premier ministre peut court-circuiter l’Assemblée nationale et adopter la loi « en force ». En contrepartie, le gouvernement s’expose au dépôt d’une « motion de censure ». Les députés, à défaut de voter la loi, votre pour ou contre cette motion de censure. Si cette motion de censure recueille la majorité des voix, alors le texte est rejeté et le gouvernement doit démissionner.

En pratique, certains députés du même bord que le premier ministre peuvent menacer de ne pas voter la loi. Mais il est peu probable qu’ils votent pour la motion de censure. Ceci aurait pour conséquence de faire tomber le gouvernement du même bord politique qu’eux.

Le recours au 49.3 est impopulaire, car il donne l’impression d’éviter les débats démocratiques sur lesquelles est fondée notre société. « Prendre une telle décision n’est jamais facile », a déclaré Manuels Valls devant les députés de l’Assemblée nationale. Puis il a ajouté « Oui, il y avait un problème de majorité. Ça me fait mal au cœur d’avoir à utiliser ce type d’instrument »

Que signifie Grexit ?

Le terme Grexit a largement été employé ces dernières semaines pour évoquer la crise en Grèce.

Le terme Grexit a été créé à l’occasion de la crise que subit la Grèce. Il combine les mots « Grec » ou « Grèce » avec le mot « exit » et se réfère à la possibilité de sortie de la Grèce de la zone euro. Depuis, le mot a été repris par les médias dans le monde entier. Et il se pourrait bien que Grexit devienne un mot officiel. Surtout si la Grèce venait réellement à quitter l’union monétaire européen.

Qui plus est, Grexit a des racines grecques au-delà de l’évident « Gr ». En effet, le mot « exit » lui-même vient du mot grec « exodos », signifiant « sortir ».

Les tensions sur la Grèce sont toujours vives et il est toujours possible que le pays quitte la zone euro. Notamment si celui-ci ne parvient pas à surmonter les graves difficultés qu’il traverse depuis plusieurs mois déjà.

Le Grexit aura-t-il lieu ?

Alexis Tsipras et le grexit
Alexis Tsipras
Crédit : Die Linke

Ce concept est important pour ceux qui essaient de prédire son impact sur l’économie mondiale. Mais aussi sur la Grèce elle-même et sur les interactions financières à travers le monde. Parmi eux, on retrouvera ainsi les investisseurs et les économistes de tout bord.

À noter qu’avant d’être lié à une sortie de la Grèce de la zone euro, Grexit est aussi un service de messagerie qui peut être consulté en allant sur le site éponyme Grexit.com. Il est fort probable que ces derniers ne vont pas apprécier d’être synonyme d’une catastrophe financière potentielle en Grèce et dans le reste de l’Europe.

Alors qu’une sortie de la Grèce de la zone euro est encore possible, il semble que la panique qui a agité le pays se soit calmée. Ceci suite à un accord sur le renflouement de la dette via un nouveau prêt de 17 milliards d’euros de la part de l’euro-groupe. Celui-ci sera déployé sur trois ans.

Est-ce qu’un Grexit restera à tout jamais une hypothèse ou deviendra-t-il réalité ? L’avenir nous le dira.